Résumé :
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La « grande muette » : ainsi qualifie-t-on l'armée depuis que la Troisième République a imposé aux personnels en uniforme un devoir de réserve. La mission particulière qui est assignée aux armées explique, autant pour la sûreté de l'État que pour des raisons stratégiques et tactiques évidentes, le sceau du secret et du silence. Mais qu'en est-il aujourd'hui, à l'heure de l'internet et des réseaux sociaux, de l'information continue et des lanceurs d'alerte ' La guerre est aussi un acte de communication en ce qu'elle est d'abord une rencontre ratée, un dialogue rompu, un affrontement avec l'altérité. Or aujourd'hui, la montée des nationalismes et la multiplication des revendications identitaires élèvent dangereusement le risque d'incommunication dont elle témoigne par définition. Sa préparation et sa bonne conduite ont depuis toujours exigé informations et renseignements sur le terrain. Mais la surveillance géopolitique électronique, la numérisation du champ de bataille, les drones et satellites et l'arrivée du soldat augmenté renouvellent désormais la prise de décision. La guerre n'est légitime que lorsque ses finalités et objectifs sont socialement compris, acceptés voire négociés. La société de communication qui est aujourd'hui la nôtre suspend plus que jamais les conflits armés à l'avis des populations et appelle alors une nouvelle fabrique des images de la guerre et du soldat.
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